Aux origines de Saint-Pierre

Un noyau de peuplement antérieur à la création de Mont-de-Marsan.

Le cœur actuel de la commune est implanté sur un plateau qui domine d’une vingtaine de mètres, par un talus abrupt la plaine de la Midouze. Ce plateau est constitué à la base de faluns, de calcaires coquillers ou gréseux de l’Helvétien (Miocène) autrefois exploités comme pierre à bâtir pour les édifices les plus anciens de l’agglomération, en particulier au niveau des carrières de Manot, au bord de la Midouze.
Ces matériaux rocheux sont surmontés par une couche épaisse d’une cinquantaine de mètres de sables fauves du Tortonien (Miocène supérieur) et sur les parties culminantes du plateau par des formations à dominante argileuse : les glaises bigarrées du Pliocène (fin du Tertiaire) autrefois utilisées comme matière première d’anciennes tuileries aujourd’hui disparues et dont la présence est attestée par la toponymie locale (lieu-dit l’Argileyre).
L’extrémité nord-ouest du plateau se termine par un promontoire qui surplombe par une partie vigoureuse l’actuelle route à deux fois deux voies Mont-de-Marsan - Dax et dénommé Castéra. Faut-il y voir, comme certaines traditions locales y incitent les restes d’un ancien oppidum protohistorique, ou d’un ancien castrum gallo-romain, voire du Haut Moyen-Age ?
Si la topographie des lieux démontre incontestablement la vocation défensive du site, rien, dans l’état actuel des données historiques et archéologiques, ne permet de conclure de façon convaincante au bien-fondé de ces hypothèses. Les pierres polies retrouvées en assez grand nombre sur le territoire communal ainsi que la découverte d’une hache néolithique ne permettent pas de tirer des conclusions assez précises sur un éventuel peuplement à l’époque préhistorique et protohistorique.

Des travaux récents d’historiens s’appuyant sur des recherches archéologiques permettent au contraire de localiser plus au sud le foyer originel de peuplement, à proximité de l’actuel lieu-dit « St-Louis », à l’extrémité méridionale du plateau, au-dessus du vallon forestier du ruisseau de Bourhus.
La découverte entre 1972 et 1984 de substructions de murs, de nombreuses tuiles romaines à rebord plat (tégulase), de fragments de poteries antiques clairement identifiées et enfin d’un couvercle de sarcophage en pierre datant du Haut Moyen-Age, montrent l’existence d’un habitat gallo-romain dans un site caractéristique des domaines prospères de la période du Bas-Empire (sommet de coteau exposé au sud, présence d’un ruisseau).
C’est sur ce même site de St Louis qu’une petite chapelle domaniale a peut-être été construite peu après la christianisation ici tardive (la création de l’évêché d’Aire datant de 506 on peut l’attribuer à la fin du Vème siècle). Lui a succédé un peu plus tard une église plus conséquente : l’église Saint-Genès-des-Vallées qu’une tradition locale tenace situait tout au bord de la Midouze. Elle va devenir le centre d’une grande paroisse originelle dont on ne connaît pas exactement l’étendue. On sait par une charte du début du XIème siècle que cette église St Genès a été donnée à la puissante abbaye bénédictine de Saint-Sever par le comte de Gascogne Guillem-Sanche, en même temps que l’église de Saint-Pierre (église actuelle).

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